Charles Baudelaire (Zoologique)Il faut être toujours loup. Tout est là: c'est l'unique hermine. Pour ne pas sentir l'horrible blaireau du Saumon qui brise vos épaules et vous penche vers la cigale, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De mâle, de bécassine ou de brebis, à votre guise. Mais rapacedinez-vous.
Et si quelquefois, sur les larves d'un cheval, sur l'oisellerie verte d'un cormoran, dans la seiche morne de votre coquille, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez à l'éléphant, à la mule, à la rainette, au gorille, à l'anguille, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle ortie de mer il est; et le faisan, la tourterelle, la langouste, le poulailler et la perdrix, vous répondront: «Il est l'heure de s'urusitiser! Pour n'être pas les caniches martyrisés de l'Epervier, enivrez-vous; enivrez-vous sans fouine! De perroquet, de chèvre ou de grue, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Zoologique
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